HISOIRES DE PAYSAGE

Nina Almberg et Margaux Sirven, HD, 2023, 20’


Observer la stèpe, la mer, l’industrie, les marais.
Récolter des images, des sons, des végétaux, des traces.
Aller dans le détail,  
Dessiner des cartes.
Quelle est l’histoire de cette camargue industrielle, comment ses habtitant.e.s la racontent-ils.elles ? et comment l’habitent-ils.elles ?

/ avec les séniors et adolescent.e.s du centre social de Fos-sur-mer
/ projet soutenu par la Drac Paca, dispositif ‘Rouvrir le Monde’
/ produit par Makisapa doc et le Château de Servières
/ exposition collective “Été culturel” du 26 janvier au 23 mars 2024, au Château de Servières




“ Fos-sur-mer abrite l'une des plus grandes zones industrielles d'Europe. Avec son installation dans les années 1960, le paysage de ce petit village camarguais a été profondément bouleversé ; il est devenu gigantisme et sensationnel, une véritable allégorie de notre époque pétrolière : zones industrielles s'étendant sur des kilomètres, files de camions hautes cheminées d'usine, fumées noires, privatisation de l'espace public. Devant la difficulté à appréhender tant d'immensité, tant de pollution, tant de trop si grand qu'il s'annule lui-même dans sa grandeur, nous avons suivi notre intuition que le paysage peut se jouer dans le détail. Nous avons demandé à un groupe de seniors et à un groupe d'adolescents de Fos-sur-Mer de nous raconter leurs décors quotidiens à travers des objets, des cartes et de sons. Nous avons dessiné, écouté et ramassé. Saladelle cueillie au bord d'un étang devenu trop rose, caillou issu du crassier d'Arcelor-Mittal mélangé dans le sol avec des roches « naturelles », paysages sonores pauvres où dominent le trafic et le chant des cigales, carte de vœux des années 1970 montrant l'industrialisation triomphante : grâce aux mots, aux regards et aux postures des participants de ces ateliers, nous avons choisi la précision du geste, du son, de la dénomination.

Histoires de paysages est un début de questionnement sur la place à donner à la poétique du geste et du son et aux cartographies intimes du territoire pour se réapproprier des paysages confisqués. C'est aussi une invitation à réfléchir par le détail à l'inquiétante étrangeté du monde morcelé, aride et haché dont lequel nous vivons partout, mais encore plus fortement à Fos-sur-Mer.”